• Camus (il, lui)@jlai.luOP
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    1 year ago

    Du Nord au Sud de la région, les agences immobilières constatent un net ralentissement des transactions. Les vendeurs ne sont plus les rois du marché, même sur le littoral

    Dans les agences immobilières de la région, de La Rochelle à Bayonne en passant par Bordeaux, la tendance est la même. Le marché a sacrément ralenti quand il n’est pas carrément à l’arrêt. « On ne pouvait pas continuer sur cette croissance exponentielle. On assiste à un retour à la normale. Mais ça nous fait un peu bizarre, je l’avoue. » L’agence de Stéphane Lalanne est spécialiste des échoppes, les maisons bordelaises, très recherchées par les acheteurs en général. Elle ne peut que reconnaître que la demande actuelle est beaucoup moins forte qu’il y a encore quelques mois. « L’année dernière, j’avais 15 sollicitations de clients chaque jour pour 20 mandats de vente. Aujourd’hui, j’ai 50 mandats et quatre demandes par jour. » La tendance s’est complètement inversée dans la capitale régionale. À La Rochelle, Cédric Fillaud, agent commercial dans l’agence Human immobilier du centre-ville, dresse le même constat. « Avant, les biens à la vente partaient en moins d’une semaine, au maximum un mois. Là, c’est plutôt trois ou quatre mois. »

    Il faut dire que partout les prix se sont envolés jusqu’à atteindre des sommets stratosphériques et plus encore sur la côte. Au Pays basque, les maisons à 700 000 euros qui s’arrachaient en quelques jours ne trouvent désormais plus preneur. « Si les gens veulent vendre, il faut qu’ils baissent leurs prix, assène Martin Hirigoyen de l’agence Donzacq immobilier. C’est monté beaucoup trop haut. Il faut arrêter d’attendre le pigeon parisien, c’est fini. » À La Rochelle, l’effet littoral qui a aimanté les urbains après la crise du Covid n’agit plus non plus. « On voyait arriver des Parisiens qui voulaient s’installer et profiter des facilités qu’offre le TGV pour aller travailler. Mais il y en a beaucoup moins », note Cédric Fillaud. Conséquence, il y a moins de spéculation et les prix s’assagissent. « On revient sur des montants équivalents à la fin 2019. » Dans la région bordelaise, la chute est un peu moins brutale. « Il y a encore des vendeurs qui veulent tenter la fourchette haute pour leur bien. Ils sont toujours sur cette dynamique, mais au bout d’un certain temps ils acceptent de baisser leur prix », note Stéphane Lalanne.

    Autre frein important aux transactions, l’augmentation des taux d’intérêt des crédits immobiliers conjuguée à une plus grande frilosité des banques vis-à-vis des emprunteurs. « Il y a beaucoup de biens qui reviennent à la vente après un refus de crédit », avance Cédric Fillaud. « Et avec la hausse des taux, d’une semaine à l’autre, les gens peuvent perdre 20 000 ou 25 000 euros sur leur financement. » Au Pays basque Martin Hirigoyen constate que « près de 70 % des crédits sont refusés. » À cette tension sur les crédits s’ajoute « la hausse du prix de la construction », selon Stéphane Lalanne. « Le coût des travaux de rénovation est devenu extrêmement élevé et il impacte les ventes. Les acquéreurs font leurs calculs et voient qu’ils ne pourront pas réaliser les transformations qu’ils souhaitent. »